La Trousse Anti-Troll a été créée pour aider une personne vivant de la cyberintimidation à mettre fin à sa situation problématique. Son principe est simple : offrir une multitude de solutions pour qu’elle trouve celle qui lui convient le mieux.  

Le lien d’avertissement 

Le lien d’avertissement de la Trousse Anti-Troll peut être utilisé pour mettre fin à un comportement de cyberintimidation en cours. Le fonctionnement est simple : une personne entre en contact avec un élève et dépasse les limites. L’élève doit copier le lien qui est disponible sur le site Internet et le coller dans la conversation. 

En voyant l’avertissement s’afficher sur son écran, on espère que l’auteur de cyberintimidation comprendra qu’il est allé trop loin dans ses propos. Continuer pourrait entraîner d’autres mesures avec des conséquences plus graves pour lui. Une fois que le lien a été transmis, il est conseillé de faire une capture d’écran et de quitter la discussion. 

Il est important de savoir que les policiers ne seront pas au courant que l’avertissement a été transmis. Ils ne surveilleront pas les communications de l’auteur de cyberintimidation. 

Si jamais la situation se poursuit, s’aggrave ou que l’enfant s’inquiète pour sa sécurité, il est très important de prendre contact avec un intervenant de l’école (ex. : un psychoéducateur, un technicien en éducation spécialisée ou le responsable du plan de lutte contre l’intimidation et la violence), le policier-éducateur ou le corps de police local pour obtenir de l’aide. 

Les infractions criminelles 

Au Canada, une personne est exposée à des poursuites en vertu du Code criminel dès l’âge de 12 ans. Plusieurs infractions criminelles peuvent être commises en lien avec une mauvaise utilisation des réseaux sociaux. Il est important de les connaître, puisque l’ignorance de la loi n’est pas une défense valable au tribunal.  

Cette section dévoile les principales infractions en lien avec la cyberintimidation. Elle permet à un élève de savoir si une plainte policière est possible dans sa situation problématique. 

La plainte policière 

Lorsqu’un auteur de cyberintimidation dépasse les limites et commet une infraction criminelle contre un autre enfant (ex. : menaces, harcèlement…), même si cela s’est passé en dehors des heures de classe, il peut en aviser un responsable scolaire pour qu’il l’aide à faire cesser cette situation rapidement. La direction de l’école pourra également accompagner l’enfant s’il désire dénoncer les événements à la police. L’enfant peut aussi attendre d’être à son domicile pour faire son appel. 

Porter plainte à la police permet à une personne ainsi qu’à tous ceux impliqués dans la situation de se protéger. La plainte policière est gratuite et la personne sera accompagnée pendant tout le processus. 

Tout dépendant de la gravité de la situation, les policiers détermineront les actions à prendre pour assurer la sécurité de l’enfant vivant de la cyberintimidation. Les étapes suivantes lui seront expliquées par les policiers et un intervenant du CAVAC (Centre d’Aide aux Victimes d’Actes Criminels) accompagnera l’enfant jusqu’à la fin des procédures. 

Si une personne désire avoir plus d’informations, elle peut en parler à un intervenant de l’école ou au policier-éducateur. Elle pourra ainsi mieux orienter sa décision et faire le meilleur choix pour elle. 

L’approche de sensibilisation 

L’approche de sensibilisation permet à un élève d’une école secondaire d’avoir l’assistance d’un policier-éducateur dans la résolution de son problème. Il n’a donc pas à porter plainte officiellement contre l’auteur de cyberintimidation et à se présenter au tribunal.  

Pour que cette solution puisse s’appliquer, l’auteur de cyberintimidation doit avoir commis une infraction criminelle. Il doit être âgé de moins de 18 ans. Le policier devra être convaincu que ce moyen ne met pas la sécurité de la victime en jeu. L’approche de sensibilisation se déroule sur une période de trois mois en partenariat avec un intervenant scolaire (ex. : un psychoéducateur, un technicien en éducation spécialisée ou le responsable du plan de lutte contre l’intimidation et la violence de l’école de votre enfant).  

Voici le fonctionnement : 

  1. Une situation de cyberintimidation est dénoncée et le plan de lutte contre l’intimidation et la violence est appliqué par l’intervenant scolaire. Il demande la collaboration du policier-éducateur. 
  1. Le policier-éducateur rencontre l’enfant vivant de la cyberintimidation avec l’intervenant scolaire pour bien comprendre la situation et lui proposer des solutions. 
  1. Si l’approche de sensibilisation de la Trousse Anti-Troll est choisie, le policier-éducateur et l’intervenant scolaire rencontrent l’auteur de cyberintimidation pour le sensibiliser sur les gestes posés et lui expliquer les conséquences judiciaires possibles. À la fin de la rencontre, l’élève s’engage dans un contrat sur l’honneur à mettre fin immédiatement à son comportement problématique. 
  2. Un mois plus tard, le policier-éducateur envoie une lettre à l’auteur de cyberintimidation pour lui rappeler l’information transmise lors de sa rencontre. 
  3. Trois mois après le début de l’approche de sensibilisation, un suivi est fait auprès de l’élève vivant de la cyberintimidation. Si la situation est réglée, une lettre positive sera envoyée à l’auteur de cyberintimidation. Si le comportement a continué, le policier-éducateur conseillera à l’élève de porter une plainte policière officielle. 
  1. Tout au long du processus, il est possible pour l’élève de changer d’avis. L’élève peut déposer une plainte officielle contre l’auteur de cyberintimidation.  

La médiation citoyenne

La médiation citoyenne est une démarche de dialogue entre des personnes, peu importe le sujet, et sans passer par le système judiciaire. Elle peut se faire de différentes façons : en personne, par des lettres, des appels téléphoniques, des visioconférences, etc.  

Les médiateurs d’un organisme de médiation citoyenne (comme Équijustice) sont là pour écouter, sans jugement. Ils exploreront avec l’élève les différentes options possibles en fonction de la situation qu’il vit et de ses attentes. Ils sont là pour l’accompagner et l’outiller dans la gestion de la situation. Ce service est gratuit et confidentiel. 

Si l’élève souhaite entreprendre une démarche de dialogue avec l’auteur de cyberintimidation, les médiateurs vont le guider et s’assurer de mettre en place des espaces d’échanges sécuritaires. Ce type de démarche est volontaire et il est possible de se retirer du processus à tout moment. 

Les recours civils 

Tous les citoyens ont la responsabilité de respecter les règles de conduite en société afin de ne pas causer de dommages aux autres. Lorsqu’il y a un manque à ce devoir, la personne est responsable du dommage causé à l’autre. Il est possible d’être condamné à réparer le dommage qui a été causé. C’est le recours en responsabilité civile. 

La diffamation est un exemple de recours civils. Ce sont des écrits, des paroles, des gestes ou des images qui nuisent à la réputation d’une personne et qui sont faits/partagés de façon malveillante ou négligente. Les propos peuvent être directs ou sous-entendus. Qu’ils soient vrais n’empêche pas qu’il puisse s’agir de diffamation. 

Si une personne est victime de diffamation ou qu’elle a subi des dommages (ex. : absences de l’école, problèmes de concentration, exclusion du groupe d’amis) en lien avec des gestes de cyberintimidation, il est possible d’entreprendre un recours en responsabilité civile pour faire cesser le comportement et être dédommagé. Attention, un recours en contexte de diffamation doit être entrepris dans un délai d’un an. Les policiers ne seront pas impliqués dans ce processus puisqu’il s’agit d’un recours civil. 

Les ressources d’aide 

La Trousse Anti-Troll offre de l’aide aux élèves vivant de la cyberintimidation.  

Jeunesse, j’écoute permet d’obtenir de l’aide immédiate pour discuter, peu importe le problème. Le service est gratuit, confidentiel et disponible en tout temps. 

Tel-jeunes est un espace gratuit et confidentiel. Un adolescent peut échanger, demander conseil ou poser des questions à d’autres ados ou à des intervenants professionnels. 

+Fort est une application gratuite qui aide un élève à trouver une solution à l’intimidation et la cyberintimidation. Il est possible de l’utiliser comme un journal et d’évaluer les solutions proposées. 

Ressources pour les parents

Tel-Jeunes Parents est là pour vous! Pour vous écouter, pour réfléchir à votre situation ou pour faire connaître les services et ressources disponibles pour votre ado.